EDITO SEPTEMBRE 2020
A une fin d’année exceptionnelle succède d’ores et déjà une rentrée qui ne l’est pas moins. Après avoir tergiversé au sujet d’un possible report de la rentrée dans notre académie, la nouvelle Rectrice a pris la décision d’en maintenir la date initiale. Si nous comprenions ce choix d’un point de vue pédagogique, les 15 premiers jours que nous venons de vivre laissent augurer de futurs rétropédalages au vu de la multiplication des cas de COVID actuels. Ne parlons pas de la gestion anarchique des fermetures de nombreux espaces sportifs par les communes qui nous a fortement pénalisée. Preuve s’il en fallait une de la totale impréparation de cette rentrée.
Le nouveau protocole sanitaire paru le 26 aout, soit 15 jours après notre rentrée (le gouvernement a sans doute oublié que la Réunion faisait partie de la République…), ne semble clairement pas à la hauteur des enjeux sanitaires. L’unique priorité reste l’accueil de tous les élèves sans se soucier véritablement des contraintes posées par un bâti scolaire totalement inadapté et le manque de moyens humains dans notre académie.
L’action du SNEP FSU s’est finalement révélée payante puisque ce protocole est (enfin) accompagné d’une partie concernant l’enseignement de l’EPS. S’il répond en partie à notre demande d’un traitement spécifique de notre discipline, il est bien loin de répondre aux questions des collègues. Quelles activités pourront être ou ne pas être enseignées et comment ? Qui assurera la désinfection du matériel et comment ? Comment va-t-on pouvoir gérer le port du masque et la distanciation physique ? …
Autant de questions que nous nous étions posées lors du de la période post confinement et qui ressurgissent en ce début d’année scolaire.
Dans le même temps, et malgré l’opposition de la majorité des collègues, le ministère, relayé par les corps d’inspection, s’acharne à mettre en place la réforme des lycées. Si le SNEP FSU n’est pas opposé par principe à toutes réformes, concernant cette dernière, nous y sommes fermement opposés que ce soit sur le fond ou sur la forme (nous vous renvoyons à l’article en page 6 pour plus de détails).
Au sujet du dispositif 2S2C, là encore le SNEP FSU maintient son total désaccord et demande sa suppression. Dans notre académie, aucune commune n’a souhaité entrer dans le dispositif et le rectorat ne semble pas en faire une priorité. Il nous faudra cependant rester très vigilant car l’idée d’une externalisation de certaines disciplines et notamment l’EPS, vers les collectivités est loin d’être une idée neuve. Un rapport parlementaire de 2 députés de la majorité présidentielle paru récemment a pourtant démontré, sans surprise, que le 2S2C amplifiait les inégalités entre les communes et ne touchait que très peu d’élèves. Mais là n’est pas la priorité du gouvernement et, plus généralement des politiques néolibérales ; le seul objectif reste de faire des économies. Comme toujours, ce seront les plus défavorisés qui en pâtiront.
Les effets de la Loi de Transformation de La Fonction Publique sont aujourd’hui bien visibles et mesurables, pour preuve le résultat des mutations inter et intra académiques 2020. Le bilan du mouvement intra (page…) démontre bien la catastrophe qui s’annonce pour les années à venir : opacité, passe-droits, erreurs de barèmes….
Le Secteur Sport est malheureusement précurseur de ces méthodes issues du Nouveau Management Public avec un système de mutation totalement opaque et inique.
Cette année scolaire commence donc dans un contexte potentiellement dangereux pour notre discipline avec les diverses attaques que nous subissons. Le congrès académique du SNEP FSU Réunion qui se tiendra en février 2021 sera l’occasion pour la profession et les adhérents du SNEP de débattre et réfléchir à de nouvelles formes d’action.
Nous avons la chance d’avoir un outil efficace pour nous défendre et, avec près de 40% de la profession syndiquée au SNEP FSU Réunion, il est indispensable de le faire vivre collectivement.
Bonne rentrée à toutes et tous
Benoit Caquelard, co secrétaire académique